Carnet de voyage dans le désert d'Atacama
Couleurs d'Atacama
Partir ... quinze jours à l'autre bout du monde en Atacama pour un dépaysement garanti.
Remplir le vide du désert de la complicité d'un ami, presque un frère.
« Les jumeaux » voilà le surnom que le reste du groupe ne tardera pas à nous donner; excusant nos fous-rires nocturnes quand nos estomacs nous poussent à des agapes, un peu après minuit, sous la tente à quatre mille mètre d'altitude. Ils pardonnent également nos chuchotements quand nous nous relevons en pleine nuit pour surprendre la lune rougissant de son éclipse totale; ou quand nous commentons le passage d'une étoile filante profitant du fait que nous avons laissé la toile de tente dans son étui. Ces soirs-là, c'est la voie lactée qui joue au marchand de sable aidée d'un léger courant d'air. Tout se mêle au calme du désert ou de la montagne pour amener un peu de poésie, de mélancolie, de méditation ou de grâce selon l'humeur du moment; que ce soient les couchers de soleil, et leurs couleurs de feu, ou le scintillement des étoiles de l'hémisphère sud.
Cette montagne semble hésiter entre salars, désert et volcans sans pouvoir prendre parti pour l'un ou l'autre, du coup tout n'est que dégradé de reliefs et de tons. Terre de contraste, le Chili l'est assurément; il faudra aller un jour le vérifier plus au sud, beaucoup plus au sud.... En attendant sur l'Altiplano la vie est minérale et joue sur les couleurs. Les lagunes vont du blanc au turquoise, qu'il soit bleu ou vert, en passant par des rouges orangés qui ravissent les nombreux flamants roses. Jaloux ou complices, les volcans se parent de jaune soufré, rose, rouge, gris ou noir; se couvrent de nuages moutonnant sur un ciel qui devient bleu marine si d'aventure on fait un saut au-dessus des six mille mètres.
Contraste encore, les températures qui vont du très chaud au niveau des salars et de San Pedro d'Atacama à celles plus frisquettes des sommets ventés. Le soleil, lui, vous donne des envies de bronzage mais à ces altitudes il devient bien vite mordant et la sagesse encouragent à mettre à l'abri nos peaux tendres d'européens.
Contraste, enfin, de la dureté de la montagne, des solitudes du désert avec la force de l'être humain quand il sait mettre en avant l'entraide, la cohésion, l'esprit de groupe. Une valeur forte pour les habitants de l'Atacama puisque l'on trouve en pleine montagne, en plein désert, près de la forteresse de Quitor, un poème de Gabriela Mistral (prix Nobel de littérature, chilienne) gravé sur une stelle, « Servir », que je vous laisse le soin de lire vous-même dans le diaporama. Il me ramène à la mémoire un autre poème, francophone celui-là, qui loue l'âme humaine et la nature ....
Bonté
Il faut plus d'une pomme
pour emplir un panier
Il faut plus d'un pommier
pour que chante un verger.
Mais il ne faut qu'un homme
pour qu'un peu de bonté
luise comme une pomme
que l'on va partager.
Maurice Carême
.... un Belge qui nous invite à aimer les autres et la nature. Une idée essentielle pour profiter des petites fleurs qui percent au milieu des grains de sable du désert, à celles qui étincellent au milieu des piquants du cactus; pour respecter les sources qui verdissent le fond des canyons.
Comment ne pas aimer ces montagnes même si le climat en est bien rude.
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