Namasté

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Carnet de voyage en Tanzanie, Kili et safari

Les Crazies Frenchies au Kili.

 

Nous sommes sept pour ce trek de début août sur les pentes du Kilimandjaro. La moyenne d'âge de trente-deux ans va installer rapidement une franche camaraderie et une joyeuse ambiance de tous les instants entre nous.

La première journée de marche dans la forêt équatoriale, humide, servira de catalyseur à ses nouveaux liens  qui se tissent. La forêt est dense, les arbres montent haut chercher la lumière laissant l'étage intermédiaire aux fougères arborescentes qui elles-même tôlèrent une multitude de fleurs à leur pied dont les « impatiens du Kilimandjaro ». Les nuages recouvrent la forêt, du coup des écharpes de brumes courrent entre les arbres, on s'attend à tout moment à voir surgir un de nos cousins primates. « Gorilles dans la brumes » ??? Mais non, il n'y a pas de gorilles dans cette forêt, nous ne verrons que quelques colobes noir et blanc, et encore dans cinq jours en redescendant. L'influence des lectures ou films occidentaux nous manipulent, après nous avoir fait rêver tant d'années de cette Afrique sauvage et vierge. De « cinq semaines en ballon » à « Out of Africa », des explorateurs à la recherche des sources du Nil aux amoureux de grands espaces. Tout cela prend forme aujourd'hui devant nos yeux.

Au deuxième jour, dès le matin, la virginité de la belle Afrique nous fuit. Nous sommes confrontés à la foule qui gravit Kibo chaque jour, quelque peu déroutant.....Pour oublier ce côté peu agréable auquel nous contribuons nous aussi d'ailleurs, c'est en chantant que nous amenons une bonne humeur qui ne nous quittera plus, pour le plus grand plaisir de nos guides qui vont en profiter pour nous apprendre quelques chants en swahili. L'un d'entre nous va tous nous bluffer en les mémorisant à une telle vitesse que l'unanimité se fait sur le surnom de « swahili blanc ». Les groupes que nous trouvons puis retrouvons au fil des heures et des pauses, dans le grand chassé croisé du Kili, jettent un oeil amusé sur ces français chantant un peu déjantés. Les sourires s'échangent avec ces groupes qu'ils soient de Seattle, de Cambridge ou d'ailleurs, si bien qu'ils finiront par nous appeler « Crazies frenchies » au troisième jour. Peut-être leur avons-nous fait oublier parfois que le Kili, cela monte, et que cela monte dur souvent !!!

Cette deuxième journée de marche nous éloigne de la végétation pour rentrer dans un monde minéral volcanique. Depuis le plateau de lave de Shira où notre bivouac nous attend, c'est une mer de nuages cotonneux au-dessus de la savane ne laissant ressortir que le sommet du mont Méru. Mystère et mythe se mêlent dans le calme du soir où le coucher de soleil fait briller le sommet du Kibo juste au-dessus des arbres. Ce soir ce sont Stanley et Livingstone qui s'invitent à notre table, en effet notre cuisinier nous a préparé des perches du lac Victoria. Nous ne le verrons pas, ce lac durant notre séjour, pas plus que ne l'ont vu ces deux explorateurs, en ont-ils seulement goûté les poissons en leur temps ??

A partir de là les journées de marche s'enchainent avec chants, entraide, encouragements mutuels; au bout du compte : l'ascension de Kibo... de nuit, mélangera sommeil (un gros manque!!), marche (enfin quelque chose d'approchant !!), à la vision irréelle d'une suite de randonneurs dont les frontales se mêlent aux étoiles. La récompense est là, Stella Point, Uhuru Peak, le cratère et les fameuses « neiges du Kilimandjaro »  d'Ernest Hémingway ou de la chanson. Quel dommage que nos guident inquiets de l'affreux « mal des montagnes » que nous n'avons pas, ne nous laissent pas le temps de la méditation au sommet de Kibo, tout au plus celui de prendre quelques photos. Place à la descente dans la pouzzolane façon super géant mais sans les skis.

Nous regagnons la plaine des masaïs et le confort cossu des lodges à l'atmosphèe anglaise. Fini les chants en swahili, un nouveau guide nous attend pour nous faire vivre une toute autre aventure, celle des animaux : du lion (celui de Joseph Kessel ??) à la reine girafe, en passant par l'éléphant (c'est d'ailleurs peut-être bien lui le roi). Les paysages volcaniques du Ngorongoro et la « plaine sans fin » du Sérengeti défilent devant nos yeux ébahis nous offrant des paysages de savanes aux lumières étonnantes. Nous profiterons de ces belles journées en photographiant tant d'animaux dans leur élément naturel et préservé, tour à tour glacés par le regard de tueur du guépard ou du lion, amusés par les facéties d'un singe cherchant à chaparder... allez savoir quoi, impressionnés par la puissance des buffles, charmés par la grâce des girafes, fascinés par la majesté des éléphants.

Tant de moments  qui nous ferons oublier qu'il nous manque le rhino pour achever notre « big five ». Il nous restera à l'imaginer en rêve que nous garderons pour notre retour en Europe. Un rêve et de nouveaux amis : Mél, Phanou, Fab, Nico, Oliv et Sly. Merci à eux de ces moments partagés.

Des photos de ce voyage : ici




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